Nos recherches nous ont amenés à établir que la fragilité chez la personne âgée devait être définie d’un point de vue physique et d’un point de vue clinique (Aubertin-Leheudre et al. Nestle Nutr Inst Workshop Ser. 2015). Finalement, nous avons été invités dans un groupe d’expert à faire une recension des écrits sur l’effet de l’activité physique sur le processus de fragilité chez des personnes âgées et a élaboré un guideline d’intervention (Dulac M et al. J Frailty & Aging ; 2015).
De plus, nous avons récemment implanté une gérontechnologie pour contrer la fragilité après une blessure mineure ou pour des personnes vivant en résidence. Nous avons conclu que pour ces 2 milieux, implanter ce type de technologie était faisable et acceptable, mais surtout que cette dernière augmenter la vitesse de marche comparativement à un groupe sans intervention (Valiani V et al., JNHA 2106; Lauzé M et al., JNHA 2016).
Finalement, nous allons examiner ce processus de façon accélérée tant d’un point de vue de la caractérisation que de l’intervention via l’étude d’une cohorte de personnes vieillissantes ayant survécu au HIV. En effet, le HIV est connu pour accélérer le déclin cognitif tout en diminuant la qualité musculaire.
Les premiers résultats de notre étude longitudinale ont montré que l’effet de l’activité physique sur la qualité musculaire chez des personnes âgées dépendait du type d’activité physique pratiqué et des habitudes de vie en terme de pratique d’activité physique (Barbat-Artigas S et al., J Cachexia, Sarcopenia and Muscle, 2014). En effet, ces premiers résultats montrent que pour prévenir la perte de qualité musculaire, pratiquer depuis plus de 40 mois une même activité pouvait contribuer à altérer ce phénomène. Finalement, nous avons récemment montré que la force musculaire module la relation entre l’activité physique et la vitesse de marche (Barbat-Artigas D et al. JAMDA 2016).
Nos recherches nous ont amenés à établir que la quantité de masse musculaire n’est pas le reflet de la qualité de la masse musculaire soit sa capacité à produire une force en fonction de sa masse chez plus de 1500 femmes postménopausées en santé (Barbat-Artigas et al., JAMDA, 2013). De plus, nos recherches sur la perte de la force musculaire nous ont amenés à établir des normes et critères cliniques de détermination de la dynapénie chez la femme postménopausée (Barbat-Artigas et al., Menopause, 2013De plus, une autre de nos recherches nous a amenés à conclure que l’indice de force musculaire (force des membres inférieurs / poids corporel) semble être l’indicateur le plus relié à la perte de capacité fonctionnelle chez des personnes âgées (Dulac MC et al. , BJPT, 2016; Barbat–Artigas et al., J Gerontol, 2013) . Ces recherches devraient avoir un impact tant clinique qu’au niveau des recherches dans le domaine puisque la masse musculaire a souvent été considérée comme l’indicateur le plus pertinent dans l’étude des capacités fonctionnelles.
Nos recherches indiquent que l’obésité influence la relation entre qualité musculaire et capacités fonctionnelles (vitesse de marche; Barbat-Artigas et al. JAMDA & J Cachexia 2014; Mankowski et al. Cur Geriat 2015) et que la force musculaire elle, module le lien entre l’obésité et le syndrome métabolique (Barbat-Artigas et al. Can J Diab 2014). Ces conclusions ont donc montré que l'obésité et la dynapénie ne peuvent pas être considérées comme 2 entités différentes dans le processus de perte de mobilité.
De plus, nous avons observé que les personnes âgées dynapéniques obèses avaient un métabolisme mitochondrial et une force musculaire plus altérés que les personnes âgées obèses (Joffin et al., JFA “ICSFR proceedings” 2016). Par contre, au niveau métabolique L,effet délétère et synergétique de la dynapénie-obésité ne semble pas aussi clair (Aubertin-Leheudre M et al. JAMDA 2016).
D’autre part, nous avons montré que l'entrainement par intervalle améliorerait la santé métabolique des personnes âgées obèses et diabétiques (Fex et al. J Phys Act Health 2014). Ces recherches ont montré qu'il était possible de contrer les effets délétères de l'obésité chez la personne âgée via des interventions non pharmacologiques.
Notre expertise nous a amenés à être invités à publier une revue de la littérature dans JNHA (Barbat-Artigas et al., 2011) intitulée «How to assess functional status: a new muscle quality index» et pour laquelle j’ai été invitée à travailler au sein d’un groupe d’experts sur la qualité musculaire/sarcopénie/ dynapénie (Task Force, IAGG Research Symposium on Sarcopenia, June 7 and 8 2011, Toulouse (France)). La revue de la littérature, en plus de démontrer l’importance de bien différencier la force, la masse et la puissance musculaire, propose des critères pour définir les personnes âgées ayant une faible qualité musculaire et à risque d’incapacités physiques.
Nos recherches sur le lien entre les apports en protéines et la force musculaire nous ont amenés à établir que les recommandations actuelles pour les apports en protéines (0,8g/kg de poids corporel/jour) étaient insuffisantes pour contrer la perte de force musculaire chez des femmes postménopausées. Nos résultats démontrent que les femmes non dynapéniques comparativement à celles dynapéniques consomment davantage de protéines, soit ~1.2 g/kg /jour, ce qui appuie les suggestions élaborées par d’autres chercheurs.
Nos recherches sur les causes de la sarcopénie nous ont amenés à étudier les relations entre la nutrition (type de régime alimentaire) et l’indice de masse musculaire. Une de nos publications en ce sens vient d’être publiée (Aubertin-Leheudre et al., BJN, 2009). Nous avons en effet démontré une relation entre l’indice de masse musculaire et l’apport en protéines animales. D’ailleurs, selon nos résultats, le type de protéines (animal vs végétal) est le plus fort prédicteur de l’indice de masse musculaire chez les femmes. Nos observations supportent donc fortement d’avancer les recherches sur le rôle de l’alimentation dans la prévention de la sarcopénie.